Le semis direct de soya, c’est facile, facile…
et payant!

Jean-Marie Harvey, ingénieur
En collaboration avec
Marie Gaudreau, agronome
Georges Lamarre, ingénieur et agronome
Gérald Thibault, technicien agricole

Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec

Mercredi, 16 février 2000




Le semis direct de soya, c’est facile, facile…
et payant!

Le portrait agroenvironnemental établit que l'ensemble des pratiques agricoles de conservation assurant une couverture de 30 % de résidus après semis couvrent seulement 9 % des superficies en cultures annuelles. Cette couverture minimum de 30 % après semis permet de réduire le ruissellement et les pertes de sol souvent riches en phosphore et résidus d'herbicides.

Bien que des efforts très visibles aient été faits au cours des dernières années, nous devons tout mettre en œuvre pour poursuivre et même accélérer la pénétration de ces pratiques. C’est dans cet esprit que trois projets visant la promotion du semis direct de soya ou de céréales ont été implantés dans les régions de la Montérégie et de Lanaudière.

Le but de ces projets est de mettre un semoir à semis direct à la disposition d’exploitants et d’exploitantes désirant faire un essai. Environ 90 d’entre eux ont participé pour un total de près de 600 hectares.

Les conditions

Le semis de soya a été exécuté du 29 avril au 27 mai 99, généralement dans de bonnes conditions. Dans 41 des 90 champs de soya, l’exploitant ou l’exploitante a comparé son essai de semis direct avec sa pratique conventionnelle : 32 cas de charrue, 6 de chisel et un chacun de rotobèche, offset ou disques. Les précédents culturaux ont été le maïs-grain (38), les céréales (2) et la prairie (1).

Les séries de sol les plus couramment rencontrées sont Sainte-Rosalie (12), Saint-Blaise (4), Saint-Urbain (3) et Providence (2).

La texture des champs se répartit de la façon suivante :

Texture argileuse ou limoneuse : 20 champs
Texture équilibrée : 13 champs
Texture sableuse : 8 champs

Les résultats

Le taux de levée est semblable en semis direct (84.0 %) par rapport au conventionnel (85.2 %) dans les 41 champs. Cependant, quand on y regarde de plus près, le taux est légèrement inférieur en semis direct dans les sols moyens à lourds, alors qu’il est légèrement supérieur dans les sols légers.

Pour les 41 champs comparés, le rendement en semis direct a été sensiblement le même qu’en travail de sol, soit 3 324 kg/ha par rapport à 3 345 kg/ha. Toutefois, une économie importante au niveau des opérations culturales fait en sorte que la marge brute est de 34 $ /ha supérieure en semis direct.

Les économies ne s’arrêtent pas là

Parlez-en à ceux qui ramassent des roches pendant trois semaines avec le vent qui soulève la poussière du sol laissé sans protection.

En conventionnel, le producteur a passé 138 minutes par hectare au champ, alors qu’en semis direct, il y a passé 55 minutes, soit une heure et demie de moins par hectare. Il appartient au producteur de convertir cette économie de temps en argent, loisir, ou relaxation, selon ses goûts et son tempérament.

En semis direct, les érosions hydrique et éolienne sont réduites de 50 à 90 pour cent. Or toute baisse de migration des sédiments vers les cours d’eau constitue des économies substantielles. Ces sédiments chargés d’éléments fertilisants (le meilleur de nos sols) constituent une perte nette pour l’agriculteur et représentent un coût énorme en traitement d’eau et en reconditionnement de cours d’eau.

Les critères de succès

Mise à jour: 01-04-02